Malencontreusement, ce que j’en ai lu sur internet, montre une
fois de plus quelques « curiosités », outre celles que j'ai déjà pu relever sur ce blog.
On annonce la naissance de ce nouveau musée et fait état d’un accord entre la région et PSA, sans avoir réalisé les études préalables de faisabilité (en matière de musée en tout cas).
Nulle part je n’ai vu d’allusion à un PSCV, hors c’est bien à partir de ce projet scientifique, culturel et de valorisation (souvent confondu avec « master plan ») que l’on définit un contenant et son contenu.
Il est prévu un ensemble immobilier comprenant selon les sources du logement ou un ensemble bureaux/logements/ commerces, voir un centre commercial. Autant dire que pour un musée c’est une réelle menace, compte tenu du risque incendie beaucoup plus élevé que pour un musée établi dans un bâtiment indépendant.
Il n'est donc pas improbable que quelques musées soient très sourcilleux en matière de prêts temporaires.
Aucun budget n’est annoncé, pas même une fourchette, ni de timing, si ce n’est l’amusant et traditionnel vœu d’ouverture avant la fin de la législature formulé par Rudi Vervoort, Président de la Région bruxelloise. Un président, politique ou entrepreneur, ne rêve que d'inaugurer l'œuvre par laquelle il laissera un nom impérissable à la postérité. C’est même une donnée essentielle du mécénat.
Comment un tel délai pourrait-il être tenu ? La mise à disposition des lieux par PSA ne se fera, semble-t-il qu’à partir de 2017. Il faut ajouter un bon moment pour la dépollution (dont parle enfin la presse), puis pour l’aménagement/construction du musée.
Une telle configuration suppose certainement que les œuvres doivent ensuite supporter les vibrations dues aux autres zones logements/bureaux/commerces du chantier qui ne seront pas terminées. Il faut également prendre en compte les risques accidentels liés à tout chantier de rénovation/construction.
Sur quoi repose le chiffre de 500 000 visiteurs espérés, si ce n’est sur ce qui semble être un vœu de l’an neuf formulé au début du printemps ?
Bref, une fois de plus je vois beaucoup
d’impréparation, de manque de professionnalisme et d’absence de connaissance
muséologique, même si évidemment on peut se réjouir de la naissance annoncée
d’un nouveau musée. Mais combien de fois a-t-on fait une annonce de ce genre
depuis février 2011 ?
Il reste tout de même trois questions de taille (à
supposer que toutes les autres soient résolues) : quelles sont les
collections contemporaines propriétés de la Région bruxelloise susceptibles d’attirer
500 000 visiteurs ? Que va-t-on exposer dans ce nouveau musée ? Un
projet de cette envergure suppose la fin des gesticulations politiques et une
large participation : parviendra-t-on à mettre autour d’une table tous
les niveaux de pouvoir et les véritables professionnels qui ne manquent pas en
Belgique ?
On se souvient, par ailleurs, que Elke Sleurs,
Secrétaire d’Etat fédérale compétente en matière de musées fédéraux (et donc du Musée d'Art Moderne fédéral), a tranché pour la
réinstallation de ce Musée dans les locaux où il a été fermé sine
die le 1er février 2011, sans solution de rechange réaliste.Le prochain épisode est attendu avec impatience.
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