Grande joie !
J'ai terminé à distance tous mes cours. Evidemment il fallait partir de zéro. Me
partageant en trois lieux il a fallu apprendre rapidement à me servir de trois
applis. Je ne voulais perdre personne, y compris les auditeurs libres pour qui
l'informatique n'est pas encore une seconde nature. Il fallait aussi que je
puisse simplement maintenir le contact.
Heureusement,
depuis l’an dernier, j’ai suivi d’excellentes formations au Louvain Learning
Lab @LouvainLL et avalé leurs tutos produits depuis le confinement. MERCI
@zmotte @vgpascal @ManuelaGuisset et alii.
Evidemment, je
n’ai jamais eu ou pris le temps de concrétiser les projets vidéo dans les
cartons. Cette fois, il n’y a pas le choix ! J’avais postposé lors des
perturbations des GJ et surtout durant les grèves des transports. Il était impensable
d’abandonner mes étudiants du jour au lendemain. Le confinement m’a obligé à
repenser très rapidement mes pratiques, à dématérialiser même ce qui me
semblait parfaitement impossible à adapter à un cours à distance.
J'ai commencé
avec un PC sans grand confort que j'ai remplacé dès le cours suivant par trois
écrans et mon habituelle tablette avec mes notes.
Au centre mon
tableau de bord : l'appli de communication et le partage d'écran.
A gauche,
l'écran, connecté comme l’est n’importe quel étudiant me montre exactement ce
que voient les étudiants ou ne voient pas en cas de problème de connexion.
A droite, mes
dias pour me permettre d'anticiper les suivantes.
Un micro-cravate
sur pied et des mètres de câbles Ethernet et autres complètent le tableau.
Au total, six
semaines de travail de galérien confiné m'ont permis de conserver l’ensemble
des étudiants et auditeurs libres.
Cerise sur le
gâteau, j'ai fait un cours supplémentaire juste pour le plaisir pour mes
étudiants à Bruxelles et ils/elles étaient tous et toutes présents.
C’était ma façon
de leur offrir un concert, comme le font beaucoup de musiciens depuis le 17
mars, en leur parlant pendant deux heures de Nicolas de Largillierre.
Petit bonus
cette semaine à Paris aussi : deux heures de lecture de radiographies, réflectographies
et fluorescences d’ultraviolets.
En route à
présent pour les examens et évaluations à distance. Une autre aventure pour
laquelle tout le monde est volontaire à Paris et Bruxelles. Je n’ai pas 200
personnes par amphi/auditoire ; cela simplifie un peu le problème.
Les premières
présentations orales de travaux de cette semaine sont elles aussi prometteuses
de nouvelles et intéressantes pratiques.
L’un des points
positifs de ce confinement est certainement la belle ouverture sur de nouvelles
perspectives et une nouvelle façon de concevoir sa recherche et son
enseignement. Le deuxième est d’avoir obtenu en quinze jours une modification
radicalement nouvelle des pratiques professionnelles dans presque tous les
domaines, là où en temps normal il aurait fallu deux ans de négociations très
dures pour obtenir à peine 10 % de ce que nous avons tous transformé
aujourd’hui.
La démonstration
de la faisabilité du télétravail dans presque tous les domaines est une autre
victoire démontrée involontairement. La nécessité a fait loi, il suffit à
présent d’introduire dans le système un peu de confiance en ses collaborateurs
pour en garantir les effets positifs. Attention cependant à ne pas oublier que
l’être humain a besoin de contacts.
Labor omnia vincit improbus. S’adapter,
innover, surmonter n’est pas mal non plus (mon carburant). Autre effet
positif : ces six semaines ont permis la démonstration que l’on peut être
cinquantenaire et toujours créatif. J
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