Quelques
jours après l’annonce de la volonté de fermer la Gemäldegalerie de Berlin,
c’est à présent au tour de l’Institut Néerlandais de Paris de faire l’objet
d’une décision identique, annonce à nouveau La Tribune de l’Art, toujours
attentive à ce genre d’incongruité.
En effet, le 13 juillet, l’Institut Néerlandais (Paris) a appris que le ministère des Affaires étrangères néerlandais souhaitait mettre fin à compter de 2015 à la subvention qui lui est accordée. Cette décision, annoncée aux collaborateurs de l’Institut un vendredi après-midi en plein milieu des vacances d’été, a été prise par le ministre démissionnaire Uri Rosenthal en dehors des sessions parlementaires aux Pays-Bas. Le Conseil de Surveillance de l’Institut a collectivement démissionné à l’annonce de cette résolution et les délégués du personnel ont été chargés de déposer un avis d’opposition contre cette décision ministérielle.
Les
arguments avancés par le ministère pour mettre fin à la subvention, sont comme
souvent très pauvres : « frais élevés », « manque de rentabilité et
de modernité », meilleur « rendement culturel » à Berlin, Londres ou
New York. Il serait intéressant de
connaitre les instruments de mesure utilisés ou de pouvoir lire l’étude sur
laquelle se fonde cet arrêt de mort d’un institut moderne, dynamique, au taux
de fréquentation honorable (e. a. : 700 inscrits aux cours de néerlandais,
chiffre étonnant lorsqu’on connaît l’handicap linguistique dont souffrent les
parisiens) et dont les expositions rivalisent avec celles des musées parisiens.
L’Institut
Néerlandais a été créé en 1957 par le collectionneur d’art Frits Lugt, en
collaboration avec l’Etat néerlandais. En cinquante-cinq ans d’existence, l’Institut
est devenu un lieu parmi les plus dynamiques pour l’art, la langue, l’Histoire
de l’art et la culture des Pays-Bas à l’étranger. Il est depuis longtemps au
même niveau que le Goethe-Institut et le British Council grâce à une programmation
culturelle de haute qualité et des collaborateurs connaissant bien Paris et la France
(qui plus est toujours d’une très grande amabilité).
Le
personnel demande avec insistance au Ministre néerlandais des Affaires
étrangères (d’un gouvernement démissionnaire) de suspendre la décision qu’il
vient de prendre et de la remettre à l’ordre du jour après les prochaines élections,
lorsqu’un nouveau gouvernement disposant d’une majorité pourra soumettre sa
résolution.
Dans
l’immédiat, la pétition organisée par les membres du personnel de l’Institut
doit réunir 40 000 signatures de citoyens néerlandais pour que la question
soit évoquée devant le parlement des Pays-Bas. Toutes celles provenant de
l’étranger contribueront à augmenter la pression auprès des autorités
néerlandaises en montrant combien cette institution occupe une place de choix
parmi les scientifiques et le monde culturel étranger.
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