mercredi 9 octobre 2013

Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Pendant les vacances la vente par appartement continue.



La presse s’est réjouie au début du mois d’août de la création en 2017 d’un musée Bruegel rue Haute à Bruxelles autour de cinq tableaux, sortis des collections des Beaux-Arts, et d’une collection de 120 objets contemporains de ce même peintre.
Les sponsors se précipitent dit-on, sur ce qui est généralement qualifié de « beau projet ». Le quartier se réjouit des bonnes affaires commerciales en perspective et du dynamisme nouveau espéré. Evidemment, l’Inspection des Finances aurait donné son feu vert puisque cela ne lui coûtera rien, et la Régie des Bâtiments prendrait la rénovation de la maison en charge (mais pourquoi ne fait-elle rien pour les vrais musées ?).
Tout semble merveilleux et l’on se réjouit dans les chaumières médiatiques que le « business plan » soit prêt ! Mieux, cela démontrerait que le Musée des Beaux-Arts est linguistiquement parfaitement correct en proposant deux « « musées » » (doubles guillemets volontaires), aux allures l’un francophone (Magritte), l’autre néerlandophone (Bruegel).

Belle récupération historique qui n’a aucun sens lorsque l’on connaît un tout petit peu l’histoire de Belgique et surtout l’Histoire de l’Art dont on ne parle même plus, sauf pour s’émerveiller devant les Impressionnistes et l’art postérieur.

Pendant ce temps, personne ne constate que l’on affaiblit encore l’attractivité des Musées Royaux des Beaux-Arts et que la facture du visiteur s’alourdira inévitablement, s’il souhaite voir la totalité de ce que l’on veut bien lui présenter. J’imagine déjà le beau billet groupé avec promotion temporaire « vue à la télé ». Que l’on me comprenne bien : je ne suis pas opposé au marketing, ni à une gestion de type entrepreneuriale, c’est devenu indispensable même dans un musée. Il ne faut cependant pas confondre avec saucissonnage, surtout lorsque la cohérence d’un véritable et presque défunt musée est en jeu.

C’est au Musée des Beaux-Arts qu’il faut présenter cette nouvelle collection d’objets autour des œuvres de Bruegel. Et non supprimer encore cinq œuvres parmi les plus importantes du Musée, qui contribuent à sa renommée. Quelle entreprise se passerait de ses produits phares ? Breugel est l’une des têtes de gondoles des Beaux-Arts. Que restera-t-il à voir rue de la Régence après cette nouvelle atteinte aux collections ? Voilà une preuve supplémentaire du démantèlement des musées pourtant démenti.
Si l’on souhaite vraiment créer un musée Bruegel, rue Haute, ce qui pourrait se comprendre, il doit se faire autour de ces 120 objets présentés dans cette maison (dont on sait peu de choses), grâce à une muséographie innovante, contemporaine, attractive et renvoyer les visiteurs vers le Musée des Beaux-Arts. Le bon sens même.

Force est de constater que le Directeur Général des Musées Royaux des Beaux-Arts a troqué son costume de directeur d’un grand musée pour celui de directeur de l’événementiel avec l’accord de sa tutelle administrative. L’ensemble des faits récents montrent qu’il y a dans tous les cas de figure une opposition parfaite à l’idée même d’un musée, telle quelle se conçoit partout dans le monde.
On marche sur la tête et tout le monde semble heureux.


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1 commentaire:

  1. Bonjour
    un petit mot pour aller dans votre sens. Les expositions temporaires "blockbusters" ont créé un syndrome de l'évènementiel, au détriment des collections permanentes des musées. Bruxelles est le théâtre d'un saucissonnage regrettable. Que se passera t il à Anvers quand le musée rouvrira ?
    Cordialement
    François
    http://blog.visimuz.com et page Facebook VisiMuZ

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